Tests photos d'Arnaud Deramecourt |
Bon, chacun loue l'EOS 5D sur différents sites et moult revues : CI, DPreview, sites de pros et d'amateurs. Alléché par tous ces beaux descriptifs, j'ai franchi le pas il y a peu et me suis offert un EOS 5D, ce qui fait suite au 10D acquis en 2003. Bon l'inconvénient de ce boîtier, c'est qu'il faut des cailloux de qualité, ce qui a toujours été vrai sur tout bon appareil de toute façon. L'investissement a donc été proportionnel. Avec ce type de matos, on n'a pas fini de faire chauffer la carte bleue, je vous préviens.
Contrairement à ce que j'entendais mi juin 2006 sur Europe 1 dans une émission radio de vulgarisation sur la photo, je pense que l'appareil photo est un élément important dans la chaîne photographique, même si l'appareil ne pourra pallier au manque de créativité de l'utilisateur. Il est toujours plus facile avec un appareil qui permet pas mal de réglages d'avoir plus de possibilités de création.
En attendant, plutôt que de m'étaler sur mes talents de photographes créatif, je souhaitais réunir dans cette page quelques photos que j'ai faites au hasard ou en guise de test pour vous faire partager les résultats. Tout çà est disposé un peu au hasard.
J'ai testé le boitier avec les objos que j'ai acquis récemment et aussi avec mes anciens objos. Pour les récents, ce sont :
Pour ceux que j'avais déjà :
Le problème du nettoyage des capteurs numériques
A 1000 clichés, j'ai commencé à avoir quelques poussières. Après six semaines et 1500 clichés, je n'avais pas encore nettoyé. Avant le 5D, j'avais le 10D, qui m'a fait plus de 10000 clichés en 3 ans et j'ai eu plusieurs fois à le nettoyer (3 fois environ). Je fais toujours très attention au vent, aux conditions de changement des optiques, à la rapidité de l'échange, à orienter l'ouverture du boitier vers le bas, toutes précautions que je prenais déjà en argentique.
Selon le type de photo, je ne nettoie pas si j'ai juste une ou deux poussières. Elles ne se voient que sur les ciels unis en général ou les aplats de couleur importants, en fonction de l'ouverture du diaph, ce qui est retouchable pour les quelques photos que je garde au final. Sur le 10D, la première tache fut un postillon ou une goutelette qui avait séché et il y avait un grand dépôt circulaire qui se voyait sur toutes les photos. J'avais l'appareil depuis une semaine, et jamais entendu parler de nettoyage ni de pb de ce type. Après avoir creusé le problème sur différents sites, et m'être rassuré, j'avais commandé un flacon de méthanol eclipse et j'avais nettoyé le capteur sans pb, avec un peu d'émotion tout de même. Le résultat fut nickel.
Le pb de ces petits flacons eclipse, c'est le prix et la longévité. Le flacon n'est pas bien étanche, le méthanol s'évapore. J'en ai eu besoin l'autre jour, il était tout vide après deux ans sans utilisation ! Reste à trouver du méthanol par pharmacie ou autre. A voir le prix de vente de ces flacons aujourd'hui, c'est assez décourageant. On nous prend pour des naïfs je pense (j'avais acheté mon flacon sur ebay 15 euros il y a 3 ans, je vois désormais la même chose sur des sites pros à 80 euros avec trois cotons nettoyants... numérique = arnaque ? non sans blague)
Cette solution (méthanol + cotons très propres) est intéressante pour les taches grasses qui adhèrent au capteur. Il y a moyen de procéder autrement pour les poussières qui sont juste collées par électricité statique. Après avoir vu quelques personnes qui tentaient une solution de pinceau en poils synthétiques, chargés en électricité statique avec de l'air comprimé, afin d'attirer les poussières, j'ai essayé !
J'ai repris un petit pinceau photo que j'avais en stock depuis longtemps puis j'ai envoyé de l'air comprimé dessus une quinzaine de secondes (avec le compresseur, équipé d'un filtre en sortie, attention au gras qui pourrait provenir de la lubrification du compresseur). Ensuite, j'ai passé le pinceau très près de la surface du capteur (à peine frôlé). Je pouvais voir les poussières disparaître du capteur. J'ai refait l'opération trois fois de suite. Ensuite, prise de vue du ciel bleu, diaph fermé au maximum, puis vérification des photos sur l'ordi, agrandissement au pixel. Bilan : disparition des poussières ! Manipulation à retenir.
Si le capteur est très sale ou que vous souhaitez faire sous-traiter la manip, vous pouvez vous adresser à des sociétés qui le feront pour vous. Après enquête auprès des magasins du Bd Beaumarchais (Paris), deux solutions s'offrent à vous :
quelques liens :
Adaptation de focales non Ef
Les longues focales m'intéressaient aussi, mais vu le prix dissuasif pour avoir du très bon en EF (enfin pour moi en tout cas, vous n'êtes peut-être pas dans le même référentiel que moi), je me suis posé la question de monter une optique Canon FD (ou autre marque) sur le 5D via une bague d'adaptation (ce qui implique perte de l'Af, on le savait) et mode priorité diaph obligatoire. Peut-être un moyen d'avoir du 400, 500 ou 600 à des prix raisonnables. Mais, je n'ai pas trouvé de site de tests "objectifs" sur le sujet. Je suis preneur de toute info sur le sujet !
Construction d'une télécommande
Pour permettre plus facilement la photo de groupe, le portrait, etc., j'ai décidé avec un ami de monter une télécommande. Les spécifications étaient assez simples : portée supérieure à 50 mètres de manière fiable, en conditions dégagées; doublage des commandes au niveau du boitier récepteur pour faire aussi déclencheur à distance par fil. Deux commandes sont nécessaires : mise au point et prise de vue. Une option possible est d'ajouter un timer pour réaliser des prises de vues à intervalle réglable et fixe. Par manque de temps, cette option n'a pas été implémentée. On verra plus tard.
Le développement a été mené en deux jours avec Jean-Yves. Nous avons pris sur étagère des modules chez www.farnell.com : module émetteur et récepteur du type télécommande de garage. La spec du produit spécifiait une portée jusqu'à 150 mètres.
Docs :
Après test en labo, on a constaté que la portée était bien en-dessous des spécs : à peine 10 mètres au lieu de 150... Du coup, on a décidé de monter une petite antenne (style 0dB ou +3dB) sur l'émetteur, une autre sur le récepteur. L'option suivante était d'ajouter un petit ampli linéaire en CMS pour gagner 20 dB... (juste testée, non implémentée). Après montage des antennes, nous sommes montés à 70 mètres de portée.
Le montage étant validé, j'en ai fait un second. Pour un raison que j'ignore (dispersion sur la qualité de fabrication des modules, ou dispersion sur la qualité de réalisation par Jean-Yves et moi), ce second montage a une portée de plus de 230 mètres. J'ai pas mesuré après, ça me suffisait largement.
Mise à jour du 12/01/2008
J'ai vu il y a peu sur ebay des vendeurs qui proposent des télécommandes radio compatibles canon EOS 5D pour des prix très abordables (~40 ou 50 euros). À ce prix, pas la peine de s'ennuyer à en fabriquer une ! Enfin, c'est mon avis...
Raw ou jpg ?
En fait seul le RAW permet un contrôle total du point blanc et des traitements personnalisés complets. Au niveau de l'information elle-même, j'ai fait des comparaisons RAW et JPG, et le gain dû au RAW est minime. Cependant, je suis adepte des photos sans flash en intérieur quand c'est possible (et c'est possible assez souvent avec le 5D et des objos bien lumineux), et pour calibrer le point blanc, la seule solution fiable à 100%, c'est le RAW.
Le test du 500 f:4 L IS USM
Un paragraphe entier est bien mérité pour ce caillou, que dis-je, ce rocher ! J'ai hésité longtemps entre différentes focales, 400, 500, zoom couvrant ces focales. Ce qui m'a fait pencher pour cet objo, c'est la qualité unanimement reconnue et bien supérieure à pas mal de matos de cette focale, l'IS qui permet de gagner 3 diaphs, ce qui n'est pas rien, la focale de 500, qui permet un gain non négligeable si on lui colle un 2x. J'ai longtemps hésité avec un 400, mais le 400 non IS de Canon sortait de la gamme (il était cependant à un très bon prix), les nouveaux 400 de Canon me plaisant moyen (soit poids, soit encombrement, soit retours utilisateurs sur différents sites).
500mm f:4 L IS USM, 700mm (avec TC 1,4x) 1/400, f:7.1, 100 ISO, 0 IL
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Sur les qualités de l'objectif :
Les moins :
Ne jamais tenir l'ensemble par le boîtier ! On a vraiment peur d'arracher le boîtier vu le poids de l'objo ! Il y a une poignée sur l'objo qui est prévue pour.
Un petit bilan sur l'EOS 5D...
Les plus :
Les regrets :
Test d'autres objos
À l'occasion de rencontres, j'ai eu l'occasion de tater d'autres objectifs, qui m'intéressent potentiellement. D'où quelques tests.
Conseils photos de mariage
Voici une contribution que j'ai postée sur le site photim.net il y a quelques temps suite à une question d'un utilisateur du forum qui demandait des conseils pour des photos lors d'un mariage. Si ça peut servir à quelqu'un...
J'ai eu l'occasion de couvrir une dizaine de mariages pour des amis depuis 15 ans. La config utilisée lors du dernier (mai 2006) :
J'ai quasi tout fait sans flash (donc exploitation du 1600 ISO, plus rarement du 3200 ISO), pour privilégier les lumières naturelles. Ces deux optiques m'ont bien servi pour couvrir les situations suivantes :
Le truc pénible c'était la bascule permanente entre le 24-105 et le 70-200. Un 28-300 L IS aurait été "top" (mais plus sombre). Deux ou trois photos avec coups de flash, très légers en intérieur (ISO sur 800, flash en sous-ex). A l'intérieur, je déconseille le flash si l'appareil et son objo le permettent. En extérieur, le flash peut être indispensable pour dégager des ombres dures (savoir faire du fill-in avec le flash).
Prévoir le nb d'accus suffisant, ainsi que les cartes mémoire. Bien penser à basculer en 100 ISO quand on ressort dehors, après une séance dans l'église en 1600 ou 3200 ! Demander au prêtre pour savoir s'il y a des moments, des endroits à éviter (penser au repérage préalable). Résultat en tirages 20x30, c'est toujours plus impressionnant que du 10x15, et vu les prix aujourd'hui (1,10 euros (?) sur photoweb à partir de 100 tirages).
Bien se mettre d'accord avec les mariés sur le fait que tu n'es pas un pro (ça m'est arrivé à un mariage de faire des photos que j'ai trouvées un peu décevantes). Si pour les mariés tu es leur seul photographe officiel et que les photos ne leur plaisent pas (raisons techniques ou artistiques), que cela ne soit pas une cause de brouille (sinon, il vaut mieux refuser). Il vaut mieux qu'ils passent par un pro qui a rédigé un contrat en bonne et due forme.
Certains seront tentés d'emprunter du matos pour compléter le leur pour l'occasion. Attention ! Bien connaître le matos, ne pas récupérer un boîtier ou un objo (moins risqué) le matin même si on ne connaît pas. Le but de la cérémonie n'est pas de passer son temps à chercher comment en fait les réglages.
Un piège des mariages : les mesures de lumières en extérieur en présence des deux mariés. La mariée tout en blanc, et le marié tout en noir. Ce sont des conditions difficiles qui trompent souvent les cellules de nos appareils.
Si possible, pour les anxieux, aller voir les intérieurs au préalable pour faire des mesures de luminosité : ce que j'ai fait pour les deux ou trois premiers mariages, pour me rassurer (à l'époque, il fallait acheter les pelloches de 800 iso et 1600 iso à l'avance).
A part ça, c'est une super expérience, et puis être photographe d'un mariage c'est être le seul à voir les mariés de face pendant la cérémonie, il y a une certaine complicité ! Certains disent que faire les photos ne permet pas de profiter de la fête, pour moi c'est tout le contraire (faut dire que je suis pas fana de rester le cul sur la chaise à écouter le curé ou le maire).
Sur le forum photim, est apparu un conflit entre amateurs et pros. Quelques mots supplémentaires...
Sur la dizaine de mariages que j'ai couvert, je n'ai jamais fait payer que les fournitures (pelloches, piles flash...) et encore ! Et encore, comme je m'étais pas mal amélioré, pour les derniers mariages, c'était mon cadeau de mariage (très apprécié). Le premier mariage couvert en 1991 n'avait pas donné de photos aussi bonnes. Il y avait en général un pro sur tous les mariages couverts (sauf deux). Sur le dernier couvert, il y avait un pro, payé au black (si si!), et ses résultats étaient bien moins bon que les miens ! En plus, le gars s'est trimballé en short toute la journée, j'ai pas trouvé ça très pro comme tenue, mais bon, je suis peut-être un peu trop "vieille France" !
Le conseil de se faire sponsorer en matériel me paraît pertinent, surtout si c'est du matériel qui servira pour la pdv au mariage. Bref, mets toi bien d'accord avec eux. Les mariés peuvent aussi prendre une prestation pro réduite au minimum et toi tu double ça + le reste (attention, contrainte d'être toujours sur le qui vive).
Je sens certaines personnes crispées par la formulation de la question amateur / pro. C'est vrai que les temps sont durs, que certaines petites boutiques photos ferment (des grosses aussi), mais ce n'est pas dû uniquement aux photographes du dimanche qui font les photos de mariage (il y a aussi demoins en moins de tirages et le matériel se vend de plus en plus par internet), de manière payante ou gratuite (à ce compte-là tout ceux qui font des photos gratuites pour leurs amis ôtent aussi le pain de la bouche aux pros).
Que ceux qui n'ont jamais payé qqun au black, ou été payé au black pour un service rendu lancent vraiment la première pierre (y compris le neveu qui a tondu la pelouse pour 5 euros, il concurrence bien les professionnels de l'entretien paysager).
Dans un autre domaine (baptêmes de l'air), j'ai connu des gens qui étaient amateur en assoce, qui se faisait du fric avec cela, puis qui ont fini par lâcher leur travail pour devenir pro, et le jour où ils sont devenus pros ils ont fait des procès (des vrais, au tribunal) à tous les anciens copains qui continuaient à faire des baptêmes en amateur, alors qu'eux même ne seraient jamais parvenu à ce statut sans être passé par l'amateurisme. Ca fait réfléchir.
Certes, le contexte est différent, mais à mon sens il n'y a pas de concurrence réelle. Un amateur va faire cela pour dépanner, il sera peu dispo, il ne fera pas ce travail dans un cadre contractuel, il n'aura pas la même expérience, il n'aura pas les tirages prêts le lendemain ou le soir même ; bref la prestation sera différente.
D'un autre côté, on observe quelques pros peu scrupuleux embaucher des amateurs totaux à la journée pour mai/juin/juillet, afin de couvrir des mariages (voir les annonces d'emploi saisonnier en RP "amateur accepté, matériel photo obligatoire, formation fournie". Ca laisse songeur... Enfin, mieux vaut un bon amateur payé au black qu'un professionnel pas bon et qui paye ses charges...
Bref, mon intention n'est pas de polémiquer. Juste de montrer que tout n'est pas noir ou blanc, y compris en photo.
Conseils pour des photos en environnement froid
Voici une contribution que j'ai postée sur le site photim.net il y a quelques temps suite à une question d'un utilisateur du forum qui demandait des conseils pour des photos avec un 5D dans le Vermont (USA) alors que la température est de -15°C là-bas. J'ai enrichi ma contribuation avec quelques conseils d'autres contributeurs au forum.
J'ai eu l'occasion d'utiliser mon 5D pendant un mois à l'hiver dernier à Kiruna (nord de la Suède). L'ambiance était entre -5°C et -35°C.
Je n'ai pas eu de pb particulier, mais :
Voilà, c'est tout pour ces conditions. En fin d'été, je pars en Antarctique, où les conditions météo sont plus exigeantes. J'ai prévu de faire un petite housse thermique pour l'appareil mais je n'ai pas encore bien réfléchi à tout cela. Des collègues y sont allés il y a deux ans et ont subi du -40°C régulièrement, ce qui avec le vent donnait parfois une sensation de froid de l'ordre de -60°C...
Je pense que je me limiterai à -40°C !
Liens internet
Sites de revues de matériel, de tests, de conseils :
Sites de vente de matériel et logiciels :
Espaces de couleurs :
Sites de développement photo :
Sites de montages autour de la photo
Sites divers :
Sites de photographes :
Tutoriaux de conversions et traitements en N&B :
Autres tutoriaux :
Logiciels :
Autres tests à venir :