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La construction amateur |
L'explications principale à cela est peut-être le manque de culture en ce domaine en France : personne n'avait encore vraiment lancé efficacement la construction, mais une nouvelle initiative est en cours, destinée à favoriser la construction amateur à la Française. C'est l'association "Montgolfière France Records", sise à Brest, qui édite le Bulletin de la Construction Amateur Française depuis décembre 1997. Reportez vous à l'article suivant pour plus de détails.
Voici donc quatre articles écrits dans l'Aéro-note
en 1996 et 1997 (Arnaud Deramecourt pour le dernier en date, Pierre Pflumio
pour les trois autres ; ce dernier est un pilote de l'Est de la France
ayant choisi de construire son ballon en suivant une méthode développée
par un américain, Brian Boland, bien connu outre-Atlantique).
Voici un lien sur MFR, Montgolfière France Records,
une association Toulousaine développant la construction amateur
:
aerostation.free.fr/mfr
.
Suite à de nombreuses discussions tenues avec des pilotes souhaitant construire leur ballon, envisageant moi-même de construire mon ballon, et ayant collecté de nombreuses informations, je lance la construction amateur 100% française. De quelle manière ? Dans un premier temps, via l'édition à peu près trimestrielle d'un bulletin d'information (en français bien entendu !). Dans cette lettre d'information figureront des renseignements aussi variés que :
Concrètement, qui écrira dans ce bulletin ? Tout ceux qui le désirent et qui apportent une touche constructive au bulletin. D'autre part, une certaine quantité d'articles de provenance Américaine sera traduite et insérée dans le bulletin. Financièrement, le bulletin coûte 90F pour la France (autres pays, me contacter) pour 4 numéros (le prix couvre les frais d'impression - 12 à 20 pages par numéro -, et d'envoi postal, le résidu étant dédié à l'achat de documentation). Prochain numéro (décembre/janvier) : théorie "pourquoi les ballons d'aujourd'hui ont cette forme", pratique "que choisir comme machine à coudre et quelles coutures utiliser", les formalités administratives divers, une première liste de produits.
Que penser de la construction amateur ?
Juste quelques lignes supplémentaires. Le lancement de toute initiative fait toujours des sceptiques, des insatisfaits, voire des mécontents. Certains se demandent à quoi bon construire un ballon qu'on peut acheter tout fait ? Si le chapitre financier est important, il n'est pas le seul à entrer en jeu. Certes construire une enveloppe neuve de 2 600 m3 pour moins de 40 000 F, un brûleur pour moins de 3 000 F, et une nacelle pour moins de 2 000 F peut paraître séduisant, mais il serait illusoire de se lancer dans la construction d'une enveloppe si on n'aime pas le bricolage et si coudre un bouton sur une chemise vous rebute ! Bref, il faut avoir un minimum de goût pour les activités manuelles. Enfin, il y a le plaisir de mettre en œuvre un objet qu'on a construit soi-même, de voler avec, ... et puis créer est toujours un moment d'émerveillement.
J'ai entendu des gens parler de sécurité, avec méfiance vis-à-vis de la construction amateur. Certains affirment même que la construction amateur ne serait pas affaire d'amateurs ... Nous démontrerons avec plaisir et rigueur dans notre bulletin de liaison "construction amateur" que les standards de sécurité que nous exposons sont les mêmes que ceux des professionnels et que toute enveloppe construite selon nos indications pourrait facilement obtenir son "certificat de type" (certificat assurant que l'aéronef peut être utilisé à usage commercial). Rappelons cependant au passage que l'obtention d'un CNRA (associé à un aéronef construit en amateur) ne permettra pas de transporter des passagers à titre payant.
Arnaud Deramecourt
Informations : aerostation.free.fr/mfr
"Aéro-note" 1997
En effet, il s'agissait de la première sortie officielle de mon ballon "Plum" inauguré par sa marraine Dominique Tanguy. Après 17 ans de pratique ronronnante sur tous types de ballons, j'ai décidé de changer de cap. Est venu le temps de participer différemment à ma passion, en construisant mon propre ballon. Je réfute d'emblée la polémique qui consisterait à opposer fabricants et concepteurs individuels dans la mesure où il y complémentarité et non concurrence.
Dans cette rubrique, je répondrai donc aux questions les plus fréquemment posées au cours des rencontres.
Est-il aisé de faire immatriculer un tél aéronef en France ?
Oui, en certification de navigabilité restreinte appelée CNRA, avec un dossier sérieux et des plans, vous serez bien reçus. La France est assez libérale sur ce point. Hélas, à deux ou trois expériences près, pas de culture dans ce domaine, contrairement a ce qui se passe pour d'autres activités aériennes.
Est-il facile de coudre et d'assembler tout cela ?
A priori, non pour qui n'a jamais eu à faire à une machine a coudre. L'aide nécessaire au début, la prise en charge dans un groupe, voire l'achat de sa propre machine permettront de surmonter le handicap. Jean-François Albrecht, pilote et élève couturier a fait ses preuves en quelques dizaines d'heures. Quatre mois on été nécessaires pour aboutir avec une méthode made in USA, dans un local de 30 m2.
Combien cela coûte-t-il ?
La réponse est variable, mais disons que, pour 35 à 40 000 francs. on a les éléments essentiels du prix . A terme, les charges d'entretien et d'utilisation sont évidemment a revoir à la baisse, sans parler des coûts dérivés. Ceci doit être compris hors outillage et stage de formation.
Pourquoi avoir choisi ce type de ballon ?
N'étant pas le concepteur de l'appareil (origine USA), j'ai été séduit par sa légèreté (moins de 100 kg à vide avec 3 bouteilles) et sa compacité avec sa nacelle pliante. A partir de là, il induit une série de comportements nouveaux (facilitation des opérations de fret aérien, suppression de la remorque, du 4x4, voire du garage, équipe au sol allégée, incroyable précision de vol), le plaisir sans contraintes à 90 % du potentiel d'un ballon classique. II est ce que le voilier sport est à l'habitable.
Peut-on emporter des Passagers ?
Oui, le ballon est assuré par le cabinet Savin qui a sponsorise
la plaquette anti-feu précisant les conditions d'utilisation. Seul,
le transport a titre payant est interdit. En outre, il est possible de
voler librement dans un certain nombre de pays européens et dans
le cas contraire, un laissez-passer provisoire sera délivré.
En fait, dans le futur, il sera intéressant de confronter des évolutions
différentes et donc la compétition au niveau de l'esprit
créatif, par le développement de pôles de construction
et d'expérimentation, synonyme de renouveau.
Pierre Pflumio
"Aéro-note" 37, octobre 1995
La construction amateur peut prendre diverses formes, selon que l'on veuille tenter un record avec ce que cela implique de moyens financiers et techniques, ou plus simplement copier les modèles existants. Mon travail se situe entre ces deux options, mais là encore toutes les options sont honorables. Mon choix est donc dicté par des impératifs financiers et techniques:
L'atelier de couture où siégera la machine à coudre sera votre lieu de vie pour de nombreuses semaines. Une pièce de 20 à 30 m2 bien éclairée sera suffisante. Un local attenant servira pour la découpe de la toile avec l'installation d'une table de grande dimension (ping-pong). On effectuera aussi les assemblages d'éléments de nacelle sur un établi de menuisier. La mise en place et les réglages de parachute se feront à l'extérieur.
L'acquisition du matériel ou sa location
La machine à coudre double aiguille en est la pièce maîtresse. Mon tissu autorise la réalisation complète d'une enveloppe sans l'option bras rallongé. Les machines de ce type coûtent près de 60000F. Inutile et carrément rédhibitoire. Les coréens produisent des machines sous licence japonaise à moins de 20000F. On en trouve aussi d'occasion ou à louer. Pas de folie, une machine basique fera l'affaire. On y ajoutera des options par la suite. Le reste du matériel sera constitué de portatif (perceuse, ponceuse, rabot, pince à sertir, fer à souder).
L'apprentissage d'une méthode de travail
Choix des matériaux
Le tissu est l'élément important du ballon. Son choix est déterminant et plus d'un constructeur s'y est cassé les dents. Pour ma part, ayant choisi une conception ultra-légère et un plan adapté pour optimiser les pertes, je me suis tourné tout naturellement vers le matériel proposé par Brian. Il s'agit d'une toile Nylon tramé enduit 2 faces d'un grammage inférieur à 35 gr/m2. Son endurance a été éprouvée pour au moins 350 heures. De plus, elle a vaillamment résisté au test dynamométrique sans rupture à plus de 20kg/cm. Des plans sont à votre disposition pour des 8 ou 12 fuseaux, avec Nomex, de 250m3 à 4000 m3. Le coût de remplacement est de 25000F pour une enveloppe moyenne donc pas de décision déchirante à prendre. D'ailleurs le choix des matériaux vous incombe en totalité, libre à vous de faire votre marché au meilleur prix, vous en fixerez la limite supérieure. Brûleur et bouteilles seront neufs ou d'occasion ou peuvent être réalisés par vous même.
Au total vous l'aurez compris, si l'enveloppe reste légère, le plaisir de concevoir, de construire, de voler sur sa machine et d'échanger ses vues, ce sont autant de satisfactions qui font vivre une activité. Et s'il est vrai que le ticket d'entrée à l'aérostation est élevé, une nouvelle pratique facilitera le nécessaire renouveau.
Mon prochain article sera consacré à l'esprit de son développement.
Pierre Pflumio
"Aéro-note" 39, mars 1996
En effet, à chaque fois, l'esprit de liberté des uns et l'espace de développement octroyé par les politiques ont été un levier formidable, un îlot dans un monde hyper codifié. Il me semble que le ballon a un rôle identique à jouer, à condition de prendre un nouveau départ.
Il ne m'appartient pas d'apprécier les raisons de certains blocages, mais tout juste de constater qu'au delà d'un travail bénévole considérable, on a cédé aux sirènes de la facilité avec la trilogie sponsors, subventions, passagers avant de se tourner vers ses propres ressources. C'est humain, et l'évidence nous rattrape. La clarification du rôle joué par chacun, professionnel ou amateur pur s'impose, gageons que la spécificité de la construction amateur y trouve son compte.
Il faut s'attendre à une pression plus importante sur les premiers et un espace vierge à découvrir pour les autres. Hélas, il reste un héritage commun à gérer: un brevet coûteux, des frais fixes élevés, du matériel à renouveler au prix fort et des contraintes administratives empruntées à l'aviation générale.
Les axes de développement
Ils passent par:
Une multitude de machines de conception variée se côtoient dans un joli désordre apparent. Une presse largement diffusée contribue à son rayonnement. Une certaine liberté dans la démarche permet de satisfaire ses désirs, les différences ne sont pas des handicaps, faut-il y voir le signe d'une maturité ? Je clôture ici une série d'articles consacrés à la construction amateur: son statut appellera certainement de nouveaux développement. Merci de votre écoute.
Pierre Pflumio
"Aéro-note" 40, mai 1996