Historique sur l'Aérostation : de 1901 à 1950



1901
31 juillet : première ascension à plus de 10000 mètres, en ballon par les Berson et Suring, à Berlin (10 800 mètres).
19 octobre : Santos-Dumont, avec son dirigeable n°6 gagne le prix Deutsch de la Meurthe, parcourant le tajet Saint-Cloud-Tour Eiffel et retour en moins de trente minutes.

1902
Des dirigeables aux formes les plus variées sont construits et certaines de ces constructions aboutissent à la catastrophe.
12 mai : le Pax explose au-dessus de la capitale tuant son pilote, le Brésilien Severo, et son mécanicien. octobre : la nacelle du dirigeable de Ottokart de Bradsky et de Paul Morin se détache lors du premier vol et les deux pilotes meurent.
Malgré ces accidents, l'engouement n'est pas freiné et les essais continuent.

1903
Zeppelin, soutenu par l'ingénieur Ludwig Durr, tente de lancer une souscription nationale qui reste lettre morte. Seul le roi du Wutemberg lui permet de financer ses travaux.
12 novembre : Les frères Lebaudy, mécènes ont financé la construction d'un dirigeable semi-rigide qu'à conçu l'ingénieur Julliot. Ce dirigeable de 2284m3 fait preuve d'une étonnante stabilité. Lors de son vol du 12 novembre, décollant de Paris il rejoint Moisson (62 km) en 1h40. C'est un exploit qu'il renouvellera plusieurs fois.

1906
Janvier : Échec du LZ-2 de Zeppelin. La construction du LZ-3 est aussitôt entreprise en mai.
Le ministère de la guerre a pris conscience des possibilités offertes par les dirigeables. Il passe commande auprès des établissements Lebaudy d'un dirigeable plus puissant que le précédent. Le Patrie, livré fin 1906, effectue des vols d'essai dépassant les prévisions : il vole de Meudon à Verdun sans escale. Malheureusement il disparaît en mer dans une tempête le 2 décembre 1907.

Le mécène Henri Deutsch offre à l'état le Ville-de-Paris. C'est un dirigeable de moins de 3500m3 propulsé par un moteur de 120 ch. Plusieurs modèles du même type seront construits par la société Astra.

La société Zodiac fabrique des dirigeables de petit volume démontables. Les armées françaises et étrangères en commanderont plusieurs, séduites par la bonne finition de ces dirigeables.

1907
La ville de Saint-Louis, dans le Missouri, organise la première course de dirigeable en janvier.

Le Nelly Secundus est le premier dirigeable de l'armée britannique.

(année ?) Le premier vol du LZ-3 est concluant : il emporte 11 personnes et 2500kg de lest à une vitesse maximale de 51km/h. Le gouvernement est enfin convaincu et décide de passer commande à condition que ces dirigeables réalisent un vol continu de 24 heures.

1908
(année construction ?) Le LZ-4 de Zeppelin parcourt 600km en un peu plus de 20 heures, mais lors de son atterrissage le ballon explose après avoir été projeté sur les arbres par une bourrasque. Zeppelin, découragé, sur le point d'abandonner, va tout de même continuer ses recherches, porté au rang de héros national. Les modèles se succèdent allant jusqu'à des volumes de 20000m3. De nombreux accidents découragent l'état-major, et pour trouver des financements Zeppelin se tourne vers le transport aérien.

1909
France : Les partisans du dirigeable et des avions s'affrontent. Le République s'écrase, entraînant la mort de son équipage, alors qu'il n'avait que 15 mois.

Allemagne : la société de transport allemande, la Delag est fondée. Elle établit un service aérien régulier entre les principales villes allemandes. Malheureusement, ce service n'est pas si régulier, et il est même interrompu lorsque les conditions météo sont trop dégradés (en hiver par exemple).

1910
16 octobre : Le dirigeable français Clément-Bayard-II est le premier à traverser la Manche en parcourant 380 km en 6 heures.

1913
À la veille de la première guerre mondiale, les dirigeable Zeppelin ont transporté plus de 37 000 passagers et parcouru 160 000 km.

1914-1918
Les pays engagés dans le conflit s'équipent de dirigeables: la France en possède 37 en conditions opérationnelles (et 10 en réserve), l'Allemagne en utilise 107 et l'Angleterre 103. Mais les appareils français se révèlent trop vulnérables.
En 1916, la marine française emploie le "Drachenballon" allemand avant d'adopter le Caquot (ballon captif plus allongé) à des fins d'observation.

La constitution des zeppelins permet leur sauvegarde en cas de crevaison d'un des ballonnets, et leur possibilité d'atteindre une grande altitude les préserve encore des défenses antiaériennes (du moins au début du conflit). Les zeppelins sont très présent au-dessus du ciel Londonien où leurs bombardement font 577 morts (en 51 raids).
En juin 1915, le LZ-37 est abattu lors d'un combat aérien. C'est la première fois et les pilotes commencent à s'inquiéter de leur vulnérabilité. La marine allemande perd la majorité de ses appareils.
Le 20 octobre 1917, c'est une journée noire pour les allemands : cinq dirigeables s'écrasent en France et en Allemagne.

En Russie, la médiocre défense antiaérienne incite les allemands à prendre des initiatives : Sébastopol, Bucarest, Salonique sont bombardées.

Le LZ-59 - 226 m de long pour 68 500 m3 - vole plus 96 heures sur le parcourt Jamboli à Kartoum.

Malheureusement pour le dirigeable, la fin de la guerre voit des procédés plus efficaces de lutte antiaérienne apparaître : balles au phosphore qui font exploser le gaz. Un autre usage en est alors fait : le dirigeable véhicule une nacelle d'observation suspendue à un filin d'acier de 800 m. Les nuages cachent le dirigeable porteur et l'observateur de la nacelle commande les bombardements par téléphone.

La Royal Navy utilise fréquemment les dirigeables souples - les "blimps" - qui escortent les convois au large des côtes. Ces blimps sont avant tout destinés à la reconnaissance sous-marine.

Durant la guerre, l'effet principal des dirigeables ne fut pas les dégâts occasionnés à l'ennemi mais la démoralisation des civils ainsi que dans l'investissement antiaérien important que les alliés ont dû exécuter.

La fin de la guerre a profité aux dirigeables : devenus sûrs, ils vont pouvoir être employés à des fins d'exploration, de surveillance de grands territoires, ...

1919
2 juillet : le R-34 britannique décolle d'Écosse pour effectuer une première traversée aller et retour de l'Atlantique. Pour construire ce dirigeable, les anglais ont copié le LZ-33 allemand tombé en Grande-Bretagne en 1916. C'est un rigide de 90 000 m3 propulsé à 90 km/h. Il se pose le 5 juillet 1919 à Montaule (EU). L'équipage est accueilli en héros.

1921
Le R-38 explose lors des essais. Les Anglais l'avaient construit encore une fois sur l'un des modèles allemands capturés. Toutes les constructions ne sont pas que des succès.

1925
Les Américains ne sont pas découragés par les accidents (destruction du R-38 anglais et du Dixmude français) dus à l'emploi de l'hydrogène comme gaz porteur : ils utilisent l'hélium qu'ils possèdent en grandes quantités. Malgré ces précautions, le Shenandoah - construit sur le modèle du LZ-49 - se rompt en vol, provoquant la mort de 15 personnes. La course au gigantisme est jalonnée de tâtonnements et d'accidents.

année?
Le R-101 anglais (223 m de long, 141 600 m3) explose dans le ciel de Beauvais, entraînant la mort de nombreux officiels, parmi lesquels le ministre des transports britannique. Ce dirigeable avait pourtant été très critiqué lors de sa construction (trop lourd, peu stable). L'Angleterre abandonne alors.

1926
Amundsen, déjà vainqueur du pôle Sud, est convaincu que seul le dirigeable est adapté pour une expédition au pôle Nord. Il s'est associé avec le constructeur de dirigeable italien Nobile dans cette entreprise. Le 10 avril, le Norge I, quitte Rome pour rejoindre son hangar à la baie du Roi au Sptizberg. Le 12 mai, il survole le pôle Nord et gagne l'Alaska. Il a parcouru 5 500 km en 68h30min, malgré une épaisse couche de glace l'alourdissant.

Nobile conçoit alors le projet d'une seconde expédition dans l'Arctique. Il construit un nouveau dirigeable, l'Italia et prépare soigneusement son expédition.

Les Allemands ont regagné le droit de construire des dirigeables. Ils bénéficient d'une grande expérience acquise lors des années de guerre.

1927
Le Graf-Zepplin (ou LZ-127) est prêt : 105 000 m3, poids en vol de 87 t dont 30 de charge utile, autonomie de 12 000 km, vitesse de 110 km/h. C'est un véritable petit paquebot de luxe : cabines à deux couchettes, cuisine, salon, salles de bain, salle à manger, nombreuses baies vitrées ...

1928
14 avril : Nobile quitte Milan pour le Spitzberg. Après deux longs vols destinés à effectuer des essais et à explorer des régions encore inconnues, l'Italia prend son vol le 23 mai. Il survole le pôle dans des conditions météorologiques difficiles et suite à un mauvais jugement de l'évolution des conditions météo, alourdi et luttant contre un fort vent, il s'écrase sur le chemin du retour le 25 mai vers 10h33. La nacelle principale se détache laissant au sol dix personnes (un décédera peu après) dont Nobile, ainsi que des vivres et une radio de secours (qui s'avérera des plus utiles). Le reste du dirigeable allégé décolle et disparaît à tout jamais avec 6 hommes dont on ne connaîtra jamais le sort. Un émouvant mouvement de solidarité se constitue alors pour venir au secours des malheureux explorateurs. Par tous les moyens, des hommes tenteront de rejoindre la petite tente rouge qui protège les rescapés. Des aviateurs, des chasseurs alpins, des brises-glaces se mettent en route. Certains de ces sauveteurs ne reviendront jamais (dont Amundsen, et les français ...). Le ... juin, un message SOS Italia est capté par ..., jeune radioamateur Russe qui comprenant l'importance du message le transmet aux autorités. Les secours peuvent enfin ravitailler les hommes échoués sur la banquise, mais il faudra attendre le 10 juillet (?) pour que le brise-glace Crassin (?) vienne sauver l'expédition.

10 octobre : vol inaugural du Graf-Zeppelin emmenant 37 officiers et membres d'équipage, ainsi que 18 passagers.

1931
Le Graf-Zeppelin entreprend des croisières de luxe en Méditerranée et en Islande. C'est alors le moyen de transport le plus coûteux, mais les passagers aiment ce mode de transport. Il parcourra 1,7 millions de km et transportera plus de 47 000 passagers en dix années de vol. Il sera ensuite conservé comme une relique jusqu'en mars 1940. Il sera alors détruit (récupération des métaux ?)

27 mai : Le professeur Auguste Piccard, enseignant à l'université de Bruxelles, décide d'utiliser un ballon à gaz pour atteindre des altitudes encore inaccessibles aux avions. Le but est de faire des expériences sur le rayonnement cosmique. Un ballon de 14 000 m3 décolle de Ausbourg, piloté par Piccard et Kipfer. Il atteindra 15 781 m, record d'altitude pour l'époque.

8 août : le président Hoover baptise l'Akron (ou ZRS-4). Ce "super-dirigeable" de 182 000 m3 est gonflé à l'hélium et bat tous les records : autonomie de 20 000 km pour une vitesse de 74 km/h. Il est armé de mitrailleuses et peut accueillir 5 avions de chasse dans le bas de sa carène : c'est le premier porte-avions. Le président Hoover l'appelle "nouveau cuirassé aérien de la marine américaine".

1932
18 août : Piccard, accompagné de Max Cosyns, effectue une nouvelle ascension de Dubendorf (Suisse). Ils atteindront 16 954 m battant à nouveau le record d'altitude.

1933
3 avril : Au centre d'un violent orage, l'Akron s'écrase sur la mer et coule. Le facteur de risque de l'hydrogène a un instant occulté les autres risques.

1936
Le Hindenburg (ou LZ-129), le plus luxueux et plus grand dirigeable - 240 m, 200 000 m3, 127 km/h, 232t dont 60t de charge utile - jamais construit commence sa carrière par une tournée de propagande politique. Contre la volonté de son constructeur (le docteur Eckener), des croix gammées seront peintes sur l'empennage du dirigeable. Initialement conçu pour être gonflé à l'Hélium que devait livrer les EU, il sera rempli d'Hydrogène suit à un embargo des Américains sur ce produit.
4 mars : il décolle pour Rio de Janeiro (livre sur le tour du monde en ballon ?). En décembre, il a déjà transporté 1002 passagers en 2744 heures sur une distance de plus de 3 millions de km.

1937
6 mai : le LZ-129 fête le premier anniversaire de sa liaison avec les EU. À 60 mètres de son mat d'amarrage, à Lakehurst, il s'enflamme et s'écrase au sol. 36 morts seront retrouvés tandis que plus de 54(?) personnes échapperont aux flammes. De nombreuses commissions d'enquête ont étudié cet accident. La thèse la plus plausible penche pour un attentat antinazi réalisé par un membre de l'équipage mort dans la destruction de l'aéronef. Cet accident qui frappe les esprits fait perdre de sa crédibilité au dirigeable.

Sur tous les rigides construits, 15 disparurent au cours d'accidents au sol, 3 en vol, 3 heurtèrent un hangar, 16 autres périrent de diverses manières (voir autres chiffres). Les 63 derniers furent réformés.

1851 à 1900 Historique de l'Aérostation 1951 à nos jours

L'Aérostation à la Française


Arnaud Deramecourt

L'adresse de cette page est : http://aerostation.free.fr/ffa/histo_30.shtml
Dernière mise à jour le 24/08/2000