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Présentation d'un vol
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Ces quelques lignes n'ont pour seul but que de répondre à
quelques questions qui me viennent souvent aux oreilles.
Vous allez pouvoir prendre connaissance des sujets suivants :
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Quand les conditions de vol sont-elles favorables ?
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Quels vêtements doit-on porter ?
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Peut-on emmener un appareil photo ?
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Combien de temps prend le vol ?
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Quelle distance parcourt-on ?
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Où atterrit-on ?
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À quelle altitude monte-on ?
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J'ai des problèmes de santé, puis-je voler ?
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Comment se déroule le vol ?
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Est-ce que c'est dangereux ? Quelles sont les sécurités ?
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Combien ça coûte ?
Quand les conditions de vol sont-elles favorables ?
La montgolfière est un des aéronefs
les plus exigeants en ce qui concerne les condition météorologiques.
La vitesse du vent au sol ne doit pas dépasser les 25 km/h environs
et il ne doit pas pleuvoir. S'il y a du brouillard, il ne doit pas être
trop dense. Enfin, comme le ballon est une bulle d'air chaud, il nécessite
d'évoluer dans les couches stables de l'atmosphère. C'est
à dire qu'il doit éviter tous les phénomènes
convectifs (ceux-là même que recherchent les planeurs) et
se réserve donc pour les vols du soir et du matin. Ainsi, en été,
nous volons dès le lever du soleil ou juste avant son coucher. En
hiver, il y a moins de thermiques et les vols peuvent être réalisés
toute la journée.
Quels vêtements doit-on porter ?
Vous devez porter des vêtements que vous porteriez
pour une promenade dans la campagne et dans lesquels vous vous sentez à
l'aise. Il est conseillé de ne pas porter de vêtements en
NYLON mais plutôt à base de coton. Enfin, il ne fait pas vraiment
plus froid en l'air qu'au sol (0,6 degré de moins par 100 m d'altitude
supplémentaires), et c'est surtout pour "l'après atterrissage"
qu'on prévoira quelque chose d'un peu plus chaud, surtout lors d'un
vol du soir.
Peut-on emmener un appareil photo ?
Bien sûr, ce n'est pas un problème que
d'emporter un appareil photo ou une caméra dans la nacelle durant
le vol. Il y a en effet beaucoup de photos à prendre avant, pendant
et après le vol. Cependant, il ne faudra pas oublier d'emporter
une housse rembourrée dans laquelle vous pourrez protéger
l'appareil lors de la phase d'atterrissage. Attention à la sensibilité
des films choisis (vols tôt et tard le soir).
Combien de temps prend le vol ?
Du début à la fin, pour la préparation
du vol, le vol et l'après-vol, il faut compter environ 4 heures.
Le montage du ballon et son gonflement prennent environ 30 minutes (contre
moins de dix minutes en championnat avec une équipe entraînée
!). Le vol en lui-même dure environ une heure. Une fois que le ballon
a été récupéré par l'équipe au
sol, il faut compter 30 minutes pour tout ranger puis à nouveau
30 minutes pour revenir au terrain de décollage. Tout ceci fait
moins de trois heures et représente un vol optimal. Cependant, par
expérience, il faut mieux majorer cette valeur à 4 heures.
Quelle distance parcourt-on ?
Tout dépend de la vitesse du vent, et plutôt
des vitesses des vents car selon l'altitude, les vents peuvent changer
en direction et/ou en vitesse. Ainsi selon les conditions, il sera possible
de se poser sur le terrain de décollage. Mais de manière
générale, comme le ballon ne doit pas décoller avec
un vent supérieur à 25km/h, il est peu probable de réaliser
un vol de plus de 25 kilomètres en site de plaine (pour un vol d'une
heure). En revanche en montagne, des distances de l'ordre de 100 km sont
envisageables.
Où atterrit-on ?
"Un des bonheurs de l'aérostation est de ne pas savoir où
l'on va et d'y aller quand même"
Si l'on choisit le terrain de décollage,
il n'en est pas de même pour le site d'atterrissage. Usant de sa
connaissance de l'aérologie du jour, le pilote cherchera un terrain
proche d'une route, sans bétail, récolté, sans ligne
électrique à proximité, sans barbelés et d'une
terre pas trop meuble. Toutes ces conditions n'étant pas toujours
facile à remplir, il peut arriver au pilote de se poser dans un
terrain moins idyllique que celui décrit précédemment.
Porter de bonnes chaussures de marche peut alors être bien pratique.
À quelle altitude monte-t-on ?
Les aérostats du commerce sont conçus pour monter à
des altitudes d'environ 6000 mètres. Cependant, tout dépend
du site survolé : en montagne, vous serez obligé de voler
à 2000 ou 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer,
tandis que vous pourrez vous adonner
aux joies du radada sur les étendues boisée. Rien ne vous
empêche de prévoir avec le pilote une petite ascension pour
faire quelques photos du paysage. Enfin, pour les personnes sujettes au
vertige, sachez qu'on éprouve très peu voire pas du tout
le vertige dans la nacelle d'une montgolfière. En effet, comme on
n'est pas relié avec le sol, on n'éprouve pas du tout les
mêmes sensations qu'en haut d'une échelle.
J'ai des problèmes de santé, puis-je voler ?
Ces indications ne sont que purement indicatives et n'engagent en rien
ma responsabilité. Si vous avez un doute, le mieux est de consulter
le pilote qui doit vous emmener ainsi que votre médecin. Il faut,
de toute façon signaler tout problème au pilote avant d'envisager
le vol.
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femmes enceintes : normalement, il n'y a pas de contre-indication mais
tout dépend de l'avencement de la grossesse. Gardez à l'esprit
que l'atterrissage est la seule phase qui peut secouer un peu.
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vertige : si vous souffrez de ce problème, sachez qu'il ne se manifeste
pas forcément lors d'un vol en ballon. En général,
le vertige se manifeste lorsque vous êtes reliés au sol. Or,
ce n'est pas le cas en ballon. Le ballon est libre, sans lien avec le sol
(sauf en vol captif) et les rebords de la nacelle sont assez sécurisants
(sauf sur de très vieilles nacelles ayant des rebords assez bas).
Peu de risque donc que ce problème vienne gâcher votre vol.
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handicap physique : tout dépend du handicap. Les pilotes possédant
une nacelle homologuée et aménagée (il y a une porte
ainsi qu'un siège où peut être sanglé un handicapé
moteur) sont rares en France (une petite dizaine à ma connaissance).
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handicap mental : a priori, pas de contre-indication, à voir au
cas par cas.
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maladies cardiaques : à voir avec votre médecin, selon la
gravité.
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personnes âgées : en 1996, un centenaire anglais a effectué
son premier vol (pour son 100ème anniversaire !). Son médecin
a fait ce vol avec lui. En général, le problème le
plus important est l'insuffisance osseuse, qui lors d'un atterrissage violent
peut favoriser des fractures.
Comment se déroule le vol ?
Le montage d'un ballon se déroule en plusieurs étapes que
vous expliquera le pilote. Avant tout, il convient de correctement choisir
son site d'envol.
La surface du terrain de décollage doit permettre l'étalement
de l'enveloppe sur 360° (en fonction des vents) et le minimum requis
pour une montgolfière de 2600 m3 est de 50m sur 50m,
voire un peu moins lorsque les vents sont bien établis.
Le montage proprement dit se décompose en plusieurs étapes
:
1. Montage de la nacelle :
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Installer les quatre perches rigides sur le brûleur puis l'ensemble
sur la nacelle.
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Relier les câbles du cadre de charge à la nacelle et verrouiller
les mousquetons.
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Poser alors les tuyauteries avec leur gaines de protection.
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Brancher le circuit gaz.
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Le pilote effectue alors les essais de brûleur.
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Basculer la nacelle sur le sol.
2. Mise en place de l'enveloppe :
Un fois les câbles de liaison sortis et la partie coupe-vent
(scoop ou jupe) positionnée, accrocher les mousquetons de l'enveloppe
au cadre de charge sans vriller les câbles et étaler celle-ci
dans le sens du vent. Vérifier le parachute et allonger la corde
de couronne. |
(mise en place : image jpg de 24
Ko)
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3. Gonflage du ballon :
(gonflement : image jpg de 19 Ko)
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Le ballon est d'abord gonflé à froid à l'aide
du ventilateur. Une personne doit retenir la corde de couronne pendant
que deux autres ouvrent la bouche du ballon. |
4. Mise debout :
Le pilote chauffe l'intérieur de l'enveloppe par petits coups,
le ballon se dresse. L'équipier de couronne le laisse lentement
monter et les équipiers de bouche retiennent la nacelle. Stopper
et éloigner le ventilateur lorsque le pilote vous l'indiquera.
Vous êtes prêts pour embarquer ou suivre en voiture pour
le "retrouving". |
(le pilote en train de chauffer
: image jpg de 23 Ko)
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(le ballon prêt à
décoller : image jpg de 17 Ko)
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Profitez de l'envol et de la douceur du vol : ils sont incomparables.
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Du fait de la concentration que requièrent certaines phases du vol,
le pilote ne peut tenir une conversation pendant ces instant.
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Ne tournez jamais les robinets des bouteilles et ne tirez jamais sur la
corde rouge.
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Avant l'atterrissage, le pilote vous demandera de fléchir les jambes
ou de vous accroupir en tenant les poignées.
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A l'atterrissage, la nacelle peut heurter le sol, se renverser sur le côté
et être traînée. Ces mouvement sont en réalité
plus lents qu'ils ne paraissent. Ils ne sont pas dangereux mais ils peuvent
vous surprendre.
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Après l'atterrissage, ne quittez jamais la nacelle sans l'autorisation
du pilote. En effet l'allégement du ballon qui en résulterait
pourrait provoquer un nouveau décollage du ballon et entraîner
un accident !
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Est-ce que c'est dangereux ? Quelles sont les sécurités ?
La montgolfière fait partie des sports aériens les moins
dangereux. Plusieurs raisons à cela :
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Le ballon évolue à faible vitesse horizontale.
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Les vols se déroulent seulement par conditions très calmes
(pas de turbulences, pas de précipitations, vent faible).
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Le ballon a une inertie importante et réagit assez mollement. Par
exemple, si vous arrêtez de chauffer à 300 mètres du
sol alors que le ballon est en pallier, il va se mettre à descendre
et heurtera le sol à 3 m/s, ce qui est relativement limité.
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Le principal danger est la phase d'atterrissage. La nacelle, construite
en osier, est assez souple pour absorber les chocs.
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Les défaillances dues au matériel sont rarissimes, car les
matériaux employés pour fabriquer un ballon et les contraintes
mécaniques que subissent ces matériaux font que les coefficients
de sécurité sont énormes.
En conséquence, il apparaît que la majorité des accidents
(qui sont très rares rappelons le) est due aux erreurs de décision
du pilote : vol commencé par conditions météorologiques
incertaines, ...
Vu le taux d'accident quasi-nul constaté en aérostation,
des dispositifs de secours (tels des parachutes) ne sont pas embarqués.
Notez qu'il n'y en a pas non plus à bord des avions de ligne.
Combien ça coûte ?
En voila une question importante ... Certains s'imaginent que ça
ne coûte pas grand chose de chauffer une grande poche d'air. Il n'en
est rien dans la formule actuelle (assurances, frais du véhicule de suivi,
carburant, amortissement du matériel...). Bref, les prix
planchers sont environ à 100 euros, et ça peut grimper à
plus de 350 euros.
Pourquoi tant d'écart ? Tout simplement parce que certains pilotes
vivent du transport de passagers alors que pour d'autres c'est simplement
un loisir pour quelques week-ends par an. Notons que la disponibilité
du professionnel est plus grande que celle de l'amateur. Tout se paye ...
Donc :
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Si vous n'avez pas de temps et de l'argent, allez voir un professionnel
et préparez le chéquier.
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Si vous avez un peu de temps et que vous n'êtes pas prêts a
mettre plus de 200 euros dans un baptême en ballon, contactez les
associations, qui par leurs formules d'adhésion+baptême pourront
vous faire voler en harmonie avec votre budget (c'est bien formulé
hein ?).
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Si vous êtes vraiment fauché mais passionné, contactez
des pilotes locaux, proposez vous pour donner des coups de main (attention
c'est tôt le matin et tard le soir) en échange de quelques
vols. Certains ont même été si assidus à aider
des pilotes de clubs, que ceux-ci leur ont financé sa licence de
pilote en échange (ce sont des cas isolés tout de même).
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Enfin, on peut trouver une infinité de formules intermédiaires,
à vous de composer ...
Ah oui, j'oubliais, les prix indiqués sont les prix individuels. Certains pilotes/clubs
pratiquent des prix dégressifs si vous souhaitez faire voler plusieurs personnes.
L'Aérostation à la Française
Arnaud Deramecourt
L'adresse de cette page est : http://aerostation.free.fr/ffa/pres_vol.shtml
Dernière mise à jour le 22/08/2014