Nos plus beaux vols



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Pour l'amateur de ballon, tous les vols ont leur charme. C'est vrai et il m'est difficile de les comparer. Cependant, certains m'ont plus impressionné ou plus fait rêver que d'autres. En général, les vols en site montagneux (que les montagnes soient hautes ou non) ou en bord de mer (ou de lac) sont parmi les plus beaux. De plus la topographie du terrain impose certaines contraintes de pilotage qui ne font que rajouter un peu de piquant au vol !


Los Picos de Europa

Vue sur les Asturies
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Une fois n'est pas coutume, dans ce vol, l'aspect "récupération" du ballon nous a marqué tout autant que le vol. Nous avions depuis longtemps décidé d'aller rencontrer nos homologues espagnols. Nous avons rejoint la région des Asturies en ce début de mai 2001 pour prendre part au meeting de "los picos de Europa". Ce petit meeting sympatique regroupe une dizaine de ballons, et certains équipages ont dû traverser toute l'Espagne pour venir, ce qui n'est pas le plus rigolo. Nous avons nous-même roulé quelques 8 heures.

Le petit rassemblement se tient dans une zone splendide : au nord, la mer, au sud, à 20 ou 25km, la montagne avec des sommets à plus de 2600m. Le pilotage se devra d'être précis, et la décision d'atterrir rapide, car passé une certaine heure, les phénomènes thermiques en tout genres se manifesteront.

Nous sommes le seul équipage français. L'accueil est chaleureux, la météo est un peu moins engageante. En fait, cette partie de l'Espagne est un peu comme notre Bretagne : toutes les dépressions de l'Atlantique viennent s'y heurter en libérant leur charge d'eau.

Nous avons tout de même un bon créneau de vol en ce samedi 5 mai. Nous décollons d'un petit village de montagne, sis en bordure du parc national des "Picos de Europa". Le ciel est clair, sans aucune nébulosité. Le vent en altitude est faible, pas trop dans la direction prévue lors du briefing. Le vent faible est un réel problème en montagne. Nous avons plus de 4h d'autonomie en gaz.

Nous contemplons d'un côté la mer qui scintille à 20 km de là et les neiges immaculées à quelques kilomètres de l'autre côté. Les falaises sont souvent escarpées, et la roche claire contraste avec les près et les bois. Une heure d'admiration et de rêverie plus tard...

Après avoir grenouillé dans une direction complètement différente de celle choisie par les autres ballons, nous commençons à chercher un terrain d'atterrissage. Les thermiques commencent à apparaître au sol et nous n'avons nulle envie d'en faire les frais. Le vent est très faible sur un massif et des rotors de reliefs amples et lents nous empêchent l'accès au petit village que nous voulions rejoindre. A vrai dire, le seul site d'atterrissage intéressant est une vallée de pente assez raide, encombrée dans sa partie inférieure de plusieurs lignes de force.

Le ballon degonfle dans la montagne
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Après avoir navigué à flanc de montagne pendant une demie-heure, je pose le ballon dans une zone de forêt clairsemée, de pente assez forte, entre des arbres un peu hostiles. L'air est très calme et nous déplaçons le ballon d'une centaine de mètres vers le bas. Après immobilisation, nous attachons la nacelle et l'enveloppe à des arbres pour permettre un dégonflement en toute sécurité.

Le ballon est posé à 500 mètres d'un village, et il y a une bonne centaine de mètres à descendre (et donc à remonter pour venir chercher du matériel). Vont s'ensuivre 4 heures de travail pour tracter, transporter, manoeuvre le matériel jusqu'au véhicule de récupération. Au programme : franchissement d'obstacles (clôtures, fossé, à-pics de 3 ou 4m), amarrage de matériel, vidange des bouteilles de gaz, etc.

Que de travail vous direz vous ! Tout cela se déroula dans la bonne humeur, au soleil, en pleine montagne, et quelques heures après, c'était déjà un très bon souvenir.

Vidange des cylindres
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Passage de cloture !
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Les Alpes

Decollage au-dessus des Carroz
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Stage de pilotage en montagne (les Carroz d'Arrache du 3 au 10 février 2001). Six ans après nos premiers vols aux Carroz, nous voici revenus pour une semaine qui comptera quatre vols, dont un grand vol qui dura quatre heures. Trois vols de vallée constituèrent une "mise en jambes" des plus agréables et instructives. Ces petits vols duraient de 45 minutes à 1h45. La distance survolée était d'environ 3 à 10km. Le principe de ce type de vol est de rester dans des zones abritées des vents forts en altitude : vallées, survol de petites crètes.

Le samedi du départ se dessine un créneau météo favorable pour un long vol (long mais pas très loin). Le ciel est parfaitement dégagé, la visibilité idéale. Nous nous somme fiévreusement préparés sur le terrain et à 9h30, deux ballons décollent : celui de Sébastien Rolland et le mien, tout deux ballons de construction amateur. A bord, c'est le grand jeu : repas, thermos de thé, 8 cylindres de gaz pour avoir une autonomie de 5h30. Décollant des Carroz, le vent nous pousse vers le massif des Aravis.

Durant plus de 2h30, nous flânons dans notre balcon de rotin, à 3000m au dessus du niveau de la mer. Cette douce rêverie nous permet de traverser la chaîne des Aravis dans toute sa longueur. Au sol, les randonneurs en ski ou en raquettes font des zig-zag dans la neige. De temps à autre une station de ski se dévoile à notre regard curieux : les skieurs dévalent par nuées les pentes damées. Quelques uns s'arrêtent et nous regardent passer, envieux ou rêveurs.

Nous arrivons au Sud du massif vers 11h00 et il est temps de chercher un terrain d'atterrissage pour garder une marge de sécurité suffisante. 1h30 sera nécessaire pour trouver le terrain idéal. Nous sommes posés à quelques kilomètres au sud du lac d'Annecy. En l'air, les parapentistes décrivent leurs arabesques compliquées tandis que nous terminons le pique-nique.

Pose derriere Annecy
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Vol de nuit autour de Toulouse.

Début mars 2000, je devais réaliser deux vols de nuit pour qualifier un élève qui venait d'Amiens. La durée totale des vols en période de nuit doit durer 2 heures pour permettre la délivrance de la qualification. Sachant qu'à 7h10 il faisait jour, nous devions décoller vers 6h00, donc être sur le terrain vers 5h30. Nous mettons en place le ballon dans une nuit noire, aidés de lampes frontales, des phares de la voiture et du rayonnement un peu palot de la lune.

Nos doigts sont engourdis par le froid : s'il ne gèle pas, nous n'en somme pas loin. Chauffe du ballon dans une nuit noire, où chaque coup de brûleur pourrait aveugler si je ne maintenais les yeux mi-clos durant les chauffes. Ballon debout, nous embarquons le matériel indispensable au vol de nuit : feu de position, transpondeur ... Il est 6h10. Après activation du plan de vol auprès de Toulouse Blagnac, nous décollons doucement. Le vent est nul au sol comme en altitude. L'équipier de récupération peut aller s'endormir dans la voiture. Le ballon s'élève, immense ampoule s'éclairant par intermittence.

Après avoir allumé le transpondeur et vérifié le fonctionnement des moyens de navigation, nous contemplons paisiblement la nature endormie. Mais qu'il a-t-il à voir du sol lorsqu'il fait noir ? Tout d'abord on discerne bien les villages, les agglomérations, Toulouse, les fermes disséminées ça et là. De nombreux carrefours ont un lampadaire, ce qui donne une impression de lampions éclairant le sol. Au loin sur l'autoroute, quelques bolides pressés rentrent chez eux. De temps à autre, un chien hurle dans une ferme. Un peu de concentration pour tenir notre pallier et vérifier que tout fonctionne bien.

Petit à petit l'horizon s'illumine pâlement, les hauts sommets des Pyrénées commencent à être éclairés. En quelques dizaines de minutes le paysage se réveille : les masses sombres deviennent des collines, les points brillants des étangs, les lignes de lampions des routes. Les montagnes sont maintenant complètement éclairées et seuls les fonds de vallées restent dans la pénombre. Le bourdonnement des voitures et les cris des bêtes dans la campagne témoignent du réveil de la terre.

Le vol devient un vol de jour. Nous clôturons le plan de vol et continuons de flâner tranquillement avant de chercher un terrain d'atterrissage.


Vol au Puy-en-Velay

Le chateau de Polignac
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Début septembre 96, profitant de quelques jours de congé, je décide d'aller voler chez mon ami Jean-Marc Guérin, pilote habitant au Puy-en-Velay, région que j'affectionne particulièrement. Cette région est exceptionnellement volable : quand le vent est un peu fort, vous décollez et atterrissez au fond des vallées. Quand il y a du brouillard et un peu de vent, vous décollez et atterrissez sur les plateaux. Tout ceci explique que Jean-Marc réussisse à faire sa centaine d'heures de vol en amateur par an, ce qui est une belle performance.

Un matin, une nappe de brouillard bouchait complètement la ville du Puy-en-Velay. Nous décollons donc sur une hauteur, au pied du château de Polignac. À cet endroit, la couche de brume était diaphane et le ciel d'un bleu pur était en vue. Dès les premiers mètres de l'ascension, un spectacle surnaturel s'offrait à nous : le château de Polignac qui émerge de la brume sur son éperon rocheux.

Seuls sont visibles les plateaux et les reliefs. Le ballon avance doucement et prend la direction du Puy-en-Velay. Sur un manteau de brume nous pouvons admirer la statue de la vierge, seule et isolée. La ville est invisible et silencieuse. Nous flottons majestueusement au dessus de cette immense marée blanche. Peu à peu la mer se retire sous l'effet du soleil. Les maisons apparaissent comme par enchantement, la ville se dessine progressivement. On dirait un jeu pour enfant.

Le chateau de Polignac
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Après deux heures de stationnement au dessus du Puy-en-Velay nous dégageons doucement vers le sud pour un atterrissage calme dans un pré de chaume.


Un vol dans les Pyrénées

Durant quelques mois, pour raisons professionnelles, j'ai habité Mont-de-Marsan, préfecture des Landes, au pied des contreforts pyrénéens. J'en ai bien sûr profité pour faire quelques vols d'agrément avec des amis. L'un des premiers vols fut inoubliable par le paysage qu'il nous offrit, à mes passager et à moi.

De plus le vol se déroulait sur le ballon que je venais de construire et le plaisir de voler sur un aéronef "fait maison" s'ajoutait à celui du site survolé. C'était le matin. La couche d'inversion faisait environ 600 ou 700 mètres de haut. Nous décollions des environ d'Eugènie les bains, sur un plateau.

À quelques centaines de mètres, la vallée de l'Adour se dessinait clairement avec ses gros bourgs et ses champs de maïs à perte de vue. La visibilité horizontale était cependant limitée du fait de l'inversion. Nous décidons donc d'atteindre le sommet de l'inversion.

À 700 mètres, en regardant vers le sud, nous voyons les sommets enneigés apparaître. Quelques mètres plus hauts et le panorama se révèle dans son intégralité : le massif pyrénéen se révèle dans toute sa blancheur, dans toute sa splendeur.

Le soleil, rasant, illumine complètement les pentes enneigées. Dans la nacelle, c'est le silence, il y a rien à dire : les mots ne seraient pas assez forts.


Les Alpes

Terrain de décollage en montagne
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Stage de pilotage en montagne (les Carroz d'Arrache du 11 au 18 février 1995). Ce stage est l'un des deux stages de vol en montagne organisés tous les ans en début d'année. Sa localisation en fait un stage un peu difficile: le site est plus complexe à voler qu'aux Saisies ou qu'à Praz-sur-Arly.
Mais peu importe la difficulté pourvu qu'on ait l'ivresse !
Habituellement le temps est plutôt beau durant ce stage. Mais forcément cette année là, nous n'avons pu voler que trois jours, le reste du temps étant alors consacré aux cours (aérologie locale, survie en cas d'atterrissage impromptu en haute montagne, sécurité ...) et au ski. Le vol le plus espéré était le survol du Mont Blanc (cela aurait pourtant été un beau vol de 2h30 à 4h00 heures avec matériel à oxygène et un plafond de vol à 16 500 pieds -5 500 mètres-), mais là encore les vents n'allèrent pas dans la bonne direction. Ce n'est que partie remise ...
Cependant le vol que j'effectuais me laissa un souvenir impérissable et se sentir flotter doucement au dessus des nuages avec une superbe vue sur le Mont Blanc est indescriptible. Juste le petit stress de ne pas savoir où l'on va se poser (quelle difficulté en Montagne !!) vous ramène à la réalité des choses.
En effet, il peut y avoir très peu de vent au creux des vallées, mais 50 km/h voire plus dès que vous dépassez les reliefs de 500 ou 1000 mètres. Le but du jeu est alors, lorsqu'on veut se poser, d'effectuer une descente rapide (5 mètres /s voire plus si on a confiance dans son matériel ...) dès qu'on survole l'entrée de la vallée.
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Le meeting de Lorraine


Survol en groupe des étangs de Lachaussée
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Les vols de meeting procurent toujours un sentiment de bonheur pour le photographe que je suis. Lors des vols effectués au dessus de la Beauce, tout au long de l'année, nous volions rarement à plus de trois ou quatre ballons. Mais des plus petit meetings aux plus important, nous avons toujours dans notre champ de vision une foultitude de ballons. D'une quinzaine de ballons (stage Montagne des Carroz) à 250 ballons en décollage simultané de masse (Lorraine 95), partout où l'oeil peut regarder, il se régale.
Certes ce sont les plus petits meetings qui permettent de mieux d'apprendre à connaître les autres pilotes. Ma participation à Lorraine 95 ne m'a non seulement pas permis de faire d'autres connaissances, mais je n'ai même pas croisé les quelques pilotes que je connaissais.
Envol de masse
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Une des rares formes spéciales: un renard
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Heureusement, les vols furent superbes avec une météo toujours fidèle. 10 jours à se lever à 5h00 pour se coucher à 1h00 du matin avec une petite sieste intermédiaire ça peut paraître un prix élevé à payer, mais cette passion n'a pas de prix.
Bonheur des paysages, de cette multitude de ballons, de l'étonnement de vos passagers qui réalisent un vieux rêve, tout comble le pilote et son équipage. De superbes survols au dessus des étangs de Lachaussé et le survol du lac de Madine hantent encore mon esprit.
Duo au dessus des étangs
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Vol intensif dans le Massif Central


Vue d'un envol au-dessus du ch‚teau du Val
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Lors de la deuxième quinzaine de juillet 1994, nous étions partis à deux pilotes de l'X camper dans le Massif Central (à Bort les Orgues) et faire quelques vols (22) en 14 jours. C'était l'été et si vous avez eu l'occasion de passer quelques jours en plein mois de juillet dans ce magnifique endroit de la France vous savez ce que veut dire lourdeur de l'air. Nous volions uniquement le matin et le soir (ceci pour éviter des phénomènes thermiques très violents, ces mêmes phénomènes que recherchent les vélivoles).

Nous décollions le matin sur la plage qui jouxte le très pittoresque château du Val (oui c'est une plage puisque il y a un lac de barrage d'environ 1 000 hectares à Bort les Orgues) et les levers de soleils dans une légère nappe de brume avec toute la chaîne des volcans en ombre chinoise ne me faisaient pas regretter mon lever matinal. Forêts, vallées boisées, ruisseaux et rivières, biches et sangliers réveillés par notre puissant brûleur et courant sous notre ballon pour fuir ce "monstre" : tout est magnifique dans ce coin si retiré.
Le soir nous décollions du camping où nous avions établi notre logistique: animation dans le camping, émerveillement des enfants qui à chaque décollage venaient satisfaire leur curiosité : voici un résumé de l'ambiance de cette série de vols.



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Arnaud Deramecourt

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Dernière mise à jour le 18/11/2002