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Les autruches n'ont peur de rien ? Si des montgolfières !
"Nous sommes situés à une dizaine de kilomètres de Chenonceaux, base de départ de nombreux vols en montgolfière. Il est donc fréquent qu'elles survolent Cigogné, Chédigny et Courçay, il arrive que des énormes ballons qui transportent huit à dix personnes, fassent du rase-motte pendant trois quarts d'heure. Quand on le fait remarquer aux aérostiers, ils affirment chercher un lieu d'atterrissage, ils atterrissent d'ailleurs parfois dans des champs cultivés alors qu'il y a de la jachère à côté. Lorsqu'ils causent des dégâts ils n'ont qu'une réponse : ils sont assurés. Assurés pour les champs de céréale saccagés, mais pas pour les autruches stressées par le bruit des brûleurs ! Dès qu'elles les entendent approcher, c'est la panique. Il est arrivé plusieurs fois que des animaux se blessent en se précipitant sur les grillages. Après leur passage, on ne récolte plus un seul uf. Certaines femelles refusent même de manger. Elles sont tellement terrorisées qu'elles sont inquiètes même quand les ballons passent à trois kilomètres de chez nous. Il faudrait qu'ils décollent ailleurs. Le problème est d'autant plus grave que la période de vol correspond à la période de ponte." Tels sont les propos qu'une propriétaire d'un élevage d'autruches en Touraine qui, à force de tonner, a suscité l'ouverture d'une enquête préfectorale. Difficile de concilier les intérêts de chacun ... Impossible en tout cas de transporter Chenonceaux dix kilomètres plus loin.
Article paru dans "Le magazine de La Touraine" n°57,
janvier 96.
Les termes, le ton, les affirmations de cet article relèvent pour beaucoup de la mauvaise foi et les pilotes Tourangeaux connaissent et évitent cet élevage "délicat". Mais ne nous voilons pas la face, derrière ce cas "anecdotique" se cache un réel problème et il convient d'y réfléchir. Certains élevages, en particulier le porc en plein air, se révèlent sensibles au passage des montgolfières. Il suffirait d'appliquer quelques règles de bon sens et changer certaines habitudes pour réduire considérablement ces problèmes.
Entamer un vol en altitude pour s'assurer qu'il n'y a pas d'élevage dans les environs (c'est très facile à repérer : petites baraques en tôles ronde disséminées sur un terrain sans herbe). Ne voler bas que lorsque l'on est absolument sûr qu'il n'y ait pas d'élevage de cette sorte dans les parages (attentions il y en a aussi dans les bois). Si vous volez dans des terres inconnues, téléphoner aux pilotes locaux pour savoir s'il y a des zones sensibles dans le secteur. Et bien sur, que les instructeurs attirent particulièrement l'attention de leurs élèves sur cet aspect du vol.
"Aéro-note" 39, mars 96, Patrick Legendre.
Lors de l'assemblée générale de 1995, nous avons évoqué notre préoccupation concernant l'augmentation des vols de montgolfières étrangères en France. Il ne s'agit nullement d'entretenir un climat de xénophobie vis-à-vis des pilotes des autres pays. Malheureusement, des dégâts occasionnés aux cultures sont fréquents. Ils nous ont été signalés. Certains pilotes profitent de leurs vacances pour joindre l'utile à l'agréable. Passant des annonces dans des journaux locaux, ils proposent des baptêmes. Faire découvrir l'aérostation part d'un bon sentiment, surtout lorsque se multiplient, dans certains pays, les zones interdites au survol et à l'atterrissage des ballons.
La France est un pays de liberté. Nous sommes attachés au respect de la propriété privée et au contrôle des Règles de l'air. Ce sont les seuls garants de la pratique de l'aérostation. Si nous voulons continuer à voler, entretenons de bons rapports avec les agriculteurs.
Respectons leur travail !
Nous avons alerté les fédérations des pays
limitrophes de nos préoccupations et prévenu les
districts aéronautiques.
Nous vous rappelons que le Code de l'Aviation Civile (article
L330.2 paragraphe 2) ne réserve qu'aux aéronefs
français "le transport commercial des personnes
et des marchandises entre deux points situés sur le territoire
français, sauf autorisation délivrée par
l'autorité administrative". Des sanctions sont
même prévues (articles R330.15).
À titre d'information, nous reproduisons ci-dessous un article du journaliste Christophe Soulard, paru dans "L'agriculteur Sarthois".
Alain Poulet.
Pendant la période estivale, attention aux montgolfières !
Le survol et l'atterrissage des montgolfières peuvent être à l'origine d'avortement spontanés chez les animaux (vaches, truies, ...) et parfois de dégâts aux cultures lors des atterrissages. La FDSEA de la Sarthe s'est inquiété de ce problème peu commun.
Les frères de Montgolfier (dont l'un des descendants, procureur à Valenciennes, grimpe au firmament médiatique) furent les premiers hommes à s'élever dans les airs en 1782 (NDLR : ce qui est faux, puisque ce furent Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes le 21 novembre 1783). Plus de deux siècles plus tard, ce mode de transport silencieux n'a pas beaucoup changé sur le fond, même si certains aéronautes ont troqué l'air chaud contre l'hélium pour traverser l'Atlantique (c'était en août 1978).
Côté pile, côté face ...
Suscitant un engouement grandissant parmi les populations, la
montgolfière, qui prend maintenant des formes diverses
et variées (bouchon de champagne, voiture, château,
...) devient un véritable loisir. Au point que les grands
rassemblements ont lieu un peu partout en France. Le loisir, les
grands espaces ... c'est le côté pile. Le côté
face, lui, est plutôt du côté des agriculteurs
qui, chaque année, se plaignent, à raison, des dommages
occasionnés lors du survol de leur propriété,
ou de l'atterrissage de ces "objets d'un autre temps".
Les dégâts de cultures ou les avortements spontanés
dans le cheptel leur cause en effet un préjudice important
qui peut se chiffrer en milliers de francs. Devant le développement
massif de ce loisir et le potentiel d'incidents qu'il peut engendrer,
la FDSEA de la Sarthe est intervenue à plusieurs reprises
auprès des pouvoirs publics.
Responsabilités
Elle a ainsi rappelé au préfet de la Sarthe les
obligations qui pèsent sur les forces de l'ordre qui doivent
bien enregistrer toutes les plaintes concernant ce type de problème,
et contacter les services de la police de l'air de Nantes et de
l'aviation civile pour que ces derniers mènent une enquête.
Aux termes de l'article 1384 du code civil, "on est responsable
non seulement du dommage que l'on cause de son propre fait, mais
encore ... de celui qui est causé ... par les choses que
l'on a sous sa garde". Par conséquent, l'exploitant
d'un aéronef est responsable des dommages causés
par les évolutions de celui-ci, aux personnes et aux biens
situés à terre.
Que faire ?
L'agriculteur confronté à ce genre de situation
veillera donc, pour assurer sa défense, noter le matricule
du ballon, la trajectoire de celui-ci et l'heure de passage. Il
devra en outre estimer, avec si possible des points de repère,
la hauteur de son vol (excepté les manoeuvres de décollage
et d'atterrissage, les montgolfières doivent être
à plus de 150 mètres de haut) et recueillir le plus
de témoignages possibles. L'exploitant en informera immédiatement,
par lettre avec avis de réception, le district aéronautique
de l'aérodrome de Nantes à l'adresse suivante :
Aéroport de Nantes, case postale n°1, 44 340 Bouguenais.
Par mesure de sécurité, l'agriculteur adressera
copie de ce courrier à la préfecture de la Sarthe,
au service de la police générale. Enfin, l'article
10 de l'arrêté interministériel du 20 février
1986 prévoyant que l'atterrissage de tout ballon doit être
déclaré à l'autorité civile ou militaire,
l'agriculteur demandera le déplacement immédiat
de la gendarmerie ou du maire sur les lieux de l'atterrissage.
En cas de problème, contactez le service juridique de la
FDSEA au 43436868.
Christophe Soulard "l'agriculteur Sarthois"
"Aéro-note" 36, juin 95
Les montgolfières peuvent parfois créer des dommages aux cultures, notamment au cours d'atterrissages ... mais d'autres organismes, tel l'EDF par exemple, sont amenés à effectuer d'importants travaux (creusement de tranchées, etc.), créant ainsi de sérieuses dégradations. Pour ces organismes, il existe des barèmes d'indemnisation, du type de celui que nous publions ci-dessous de la Chambre d'Agriculture du département de l'Eure-et-Loir, dont les chiffres peuvent s'appliquer à la France entière. Vous pouvez également contacter la Chambre d'Agriculture de votre département pour obtenir d'autres informations, comme le coût des dégâts dans les vignes (il n'y a plus de vignoble en Eure-et-Loir ...).
Blé | 0,88 | Blé dur | 0,93 |
Maïs non irrigué | 0,88 | Maïs irrigué | 1,25 |
Orge d'hiver | 0,94 | Escourgeon | 0,94 |
Orge de printemps | 0,76 | Avoine | 0,72 |
Seigle | 0,60 | Tournesol | 1,02 |
Colza | 1,03 | Betteraves non irrigués | 1,71 |
Betteraves irriguées | 2,04 | Haricots secs | 2,48 |
Lentille | 0,81 | Pois secs | 0,99 |
Prairies temporaires | 0,76 | Prairies naturelles | 0,51 |
Maintenant, pour mémoire, en-dehors des chiffres, il y a la courtoisie et le savoir-vivre :
NDLR : afin de faciliter l'accueil des pilotes par des agriculteurs, les organisateurs
de meetings convient de plus en plus souvent les agriculteurs chez qui des ballons se sont
déjà posés à un tirage au sort donnant droit à ...
des baptèmes. Cette attitude est louable car elle vise à prévenir
la dégradation des relations entre aéronautes et agriculteurs, comme cela s'est
déjà passé au Royaume-Uni. Si vous organisez un meeting, pensez
à une telle démarche, elle ne peut que profiter à la communauté
des pilotes. De toute façon avertissez à l'avance les exploitants agricoles locaux
de la tenue de votre meeting.