Historique sur l'Aérostation : de 1851 à 1900



1852
24 septembre : premières évolutions d'un engin aérien sous l'action d'un propulseur mécanique : ascension du ballon dirigeable à vapeur d'Henri Giffard, monté par son inventeur, à Paris.

Félix Tournachon, plus connu sous le nom de Nadar publie un essai sur les locomotion aérienne, avant de fonder le journal l'Aéronaute. Nadar souhaite financer la navigation aérienne lourde grâce à l'argent récolté par les revenus de l'exploitation de ballons. Ainsi, il fait construire le Géant en 1863 (?), ballon gigantesque.

1858
Nadar réalise la première photographie aérienne en ballon captif, au Petit-Bicêtre. Les premiers résultats sont décevants mais après des années d'amélioration les tirages seront de meilleure qualité. Nadar préfère l'aéroplane mais n'abandonne pas le ballon, jugeant que c'est le seul moyen commode pour se promener au-dessus des toits.

1862
Création des compagnies d'aérostiers de Lowe pendant la guerre de Sécession aux États-Unis.

1867
Henri Giffard crée l'aérostat captif à vapeur pour l'exposition universelle de 1867. Ce ballon utilise une enveloppe imperméable à l'hydrogène.

1870
Paris est assiégée, que va devenir la France. Nadar, Eugène Godard et Wilfrid de Fontvielle proposent à l'état-major d'utiliser leurs ballons pour surveiller les mouvements de l'ennemi. Ainsi, trois ballons captifs sont exploités comme plates-formes permanentes d'observation. Mais la ville est déjà encerclée.

Les ballons vont servir de liaison entre Paris et la province. Mais la flotte est insuffisante. Les gares d'Orléans et du Nord sont transformées en atelier de construction d'énormes ballons.

Le 23 septembre 1970, Duruof survole Versailles où s'est installé Bismark. Ce dernier enrage : "Décidément, ces diables de Parisiens sont bien ingénieux.". Les ballons emportent du courrier officiel et privé écrit sur du papier très fin, et quelque fois des officiels ou civils. La méthode est affinée : les documents sont photographiés sur des microfilms et des pigeons utilisés. Les pigeons partent de Paris en ballon et reviennent avec des informations en volant.

Le pilotes quittant Paris ne pouvant revenir, on doit constamment former de nouveaux pilotes. Ceux-ci sont souvent choisis parmi les gens les plus compétents en navigation : les marins. Suite à des vols ayant failli échouer, les vols ont désormais lieu de nuit. Les vols sont dirigés par des pilotes ayant peu d'expérience, mais seuls deux ballons s'abîment en mer, tandis que 6 autres sont capturés par les prussiens. Souvent la météo imprévisible provoque l'aventure : le 24 novembre 1870, Rolier et Bésier se posent en Norvège, à 1410 km de Paris !

Le 7 octobre 1870, Gambetta, ministre de l'intérieur, quitta Paris à bord de l'Armand Barbés.

Jusqu'au 28 janvier 1871 ce seront 66 ballons-poste montés qui assureront le premier service postal aérien entre Paris assiégé et la province.

La Guerre a donné un nouvel essor à l'aérostation en incitant constructeurs et pilotes à faire preuve d'audace.

1872
Vol du dirigeable de Dupuy-de-Lôme propulsé par la force musculaire.

Les frères Tissandier (Gaston et Albert) reprennent leurs explorations météorologiques au-delà des 5000 mètres. Camille Flammarion les imite. L'aérostation est enfin traitée comme une science et plus personne ne remet en doute les services rendus.

Les Tissandier, Sivel et Crocé-Spinelli s'associent pour effectuer des vols à haute altitude et de longue durée. Ainsi, à bord du Zénith, le 23 et 24 mars 1875, ils passent 22h40 minutes dans l'atmosphère. [décès suit à autre vol ?]

1877
Chalais-Meudon est choisi pour y installer "l'Établissement Aérostatique Militaire".

1878
Henri Giffard bat le record du plus gros ballon, jusqu'alors détenu par le Flesselles. Ce ballon est un nouveau ballon captif de 55 mètres de haut qui évolue au-dessus des toits de Paris. Plus de 35000 amateurs d'aventure découvriront les rues de Paris du ballon.

1881
Albert et Gaston Tissandier utilisent l'électricité pour la première fois dans un aérostat. Un petit moteur entraîne l'hélice du ballon dirigeable.

1883
Le 8 octobre, les Tissandier survolent le bois de Boulogne à bord de leur ballon dirigeable. Dès lors, les ingénieurs vont se concentrer à la construction de ballons dirigeables de forme très aérodynamique. Le profil fuselé semble en effet plus apte à se mouvoir dans le ciel.

1884
9 août : le dirigeable La France de 1864 m3 long de 50,40 mètres, ayant à son bord ses inventeurs les capitaines Charles Renard et Arthur Krebs, réalise le premier voyage aérien du monde en circuit fermé. Ce circuit était préalablement établi et était de 7 km environ. Le moteur, œuvre de Krebs, est constitué par une machine multipolaire de 100 kg donnant 8,5 CH, grâce à des piles tubulaires chlorochromatiques légères inventées par Renard. Le dirigeable est né, mais il est loin d'être parfait : le poids trop élevé des moteurs électriques, des accumulateurs et des machines à vapeur ne permet pas d'atteindre des vitesses suffisantes.

1886
Daimler met au point son moteur à combustion interne à quatre temps. Ce moteur apporte une solution à la construction des dirigeables.

1897
3 novembre : première ascension d'un ballon dirigeable rigide, entièrement métallique : le Schwartz à Berlin. Échec.

Le brésilien Alberto Santo-Dumont, venu très jeune en France et bercé par les histoires de Jules Verne effectue plus de 125 ascensions en 1897 alors qu'il a à peine 24 ans. Il sera l'un des acteurs principaux de l'évolution du dirigeable et de l'aviation. Santos-Dumont, héritier fortuné peut se permettre d'essuyer quelques échecs coûteux.

1898
Fondation de l'Aéro-club de France.

18 septembre : le premier dirigeable Santos-Dumont sort de son hangar, mais une rafale de vent le pousse sur un rideau d'arbres, c'est l'échec. Deux jours plus tard, il réitère sa tentative à Bagatelle, cette fois-ci avec succès : "Je ne saurais dire l'étonnement, la joie, la griserie que procure ce libre mouvement diagonal de l'avant, soit en montée, soit en descente, combiné avec de brusques changements horizontaux de direction quand l'aéronef répond à un coup de gouvernail". Mais durant le vol le dirigeable, trop long, se replie et s'écrase au sol, sans dommage pour son pilote. Les Santos-Dumont vont alors se succéder. Ses exploits vont se succéder, émaillés d'atterrissages souvent délicats. Santos-Dumont a eu le mérite d'améliorer l'aérostation et de vulgariser l'emploi de techniques et de matériaux nouveaux.

1899
12 juin : premier concours sportif de distance en ballon à Pairs; vainqueurs : le comte de La Vaulx et Maurice Mallet.

1900
(2 juillet ? à 19h30 ?) 3 juillet : Sur les rives du lac Constance, la foule se presse pour assister à l'envol du dirigeable rigide Zeppelin. Le comte Ferdinand von Zeppelin a choisi la structure rigide afin de pouvoir supporter des charges supérieures. Le Zeppelin LZ-1 vole durant 18 minutes seulement, laissant les autorités douter de la fiabilité d'un tel projet. Tous ceux qui ne croyaient pas au dirigeable rigide sont cependant convaincus, même si le résultat obtenu n'est pas à la hauteur de ses espérances.

1801 à 1850 Historique de l'Aérostation 1900 à 1950

L'Aérostation à la Française


Arnaud Deramecourt

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Dernière mise à jour le 24/08/2000